
Le PDG de LVMH, Bernard Arnault, est au centre d’une controverse après ses critiques sur la proposition de surtaxe temporaire visant les grandes entreprises françaises. Dans un contexte où la France cherche à combler son déficit public, les propos d’Arnault lors de la présentation des résultats annuels et du bilan de l’année passée de LVMH ont ravivé le débat sur la compétitivité des grandes entreprises et leur contribution fiscale. Cette polémique soulève des interrogations cruciales sur l’attractivité économique de la France et la pérennité des investissements de LVMH.
Cette surtaxe, proposée dans le cadre de la loi de finances pour 2025, vise les grandes entreprises françaises dont le chiffre d’affaires dépasse 3 milliard d’euros. Elle s’appliquerait aux bénéfices nets réalisés sur l’année fiscale 2024. L’objectif du gouvernement, mené par la Première ministre Élisabeth Borne et le ministre de l’Économie Bruno Le Maire, est de générer 4 milliards d’euros de recettes supplémentaires pour réduire le déficit public.
La surtaxe, qui serait en vigueur pour une durée de deux ans, concerne particulièrement les grands groupes affichant des bénéfices records. Parmi les entreprises ciblées figurent des poids lourds comme TotalEnergies, LVMH, et Sanofi. LVMH, en tant que leader mondial du luxe, est particulièrement impacté après avoir enregistré un chiffre d’affaires record de 79,2 milliards d’euros en 2023.

Bernard Arnault a qualifié cette mesure de « taxe du made in France », soulignant qu’elle pourrait dissuader les grandes entreprises de produire et d’investir sur le territoire national. Il a mis en garde contre une possible délocalisation des activités, affirmant que des politiques fiscales trop contraignantes pourraient nuire à l’attractivité de la France en tant que destination pour les investissements internationaux.
Selon Arnault, cette surtaxe envoie un mauvais signal aux entreprises qui ont fait le choix stratégique de produire localement, renforçant ainsi l’emploi et le rayonnement économique du pays. Il a également rappelé les efforts de LVMH pour promouvoir le « made in France » à travers ses investissements dans les ateliers de production, notamment en maroquinerie et dans l’artisanat.

Dans sa déclaration, Bernard Arnault a mis en avant l’attractivité des États-Unis en ces termes : « Je reviens des USA et j’ai pu voir le vent d’optimisme qui régnait dans ce pays. Et quand on revient en France, c’est un peu la douche froide. Aux USA, les impôts vont descendre à 15 %, les ateliers sont subventionnés dans une série d’États et le président encourage ça. » Ce constat souligne des éléments concrets qui favorisent une délocalisation partielle des activités de LVMH vers le marché américain.
Les États-Unis, avec leur fiscalité compétitive et leurs politiques de subventions industrielles, offrent un environnement très favorable pour les entreprises cherchant à optimiser leurs coûts et à renforcer leur présence mondiale. La réduction de l’impôt sur les sociétés à 15 %, combinée à des subventions directes pour les installations industrielles, constitue un cadre attrayant. LVMH a déjà initié des investissements significatifs aux États-Unis, notamment avec l’ouverture d’ateliers Louis Vuitton au Texas en 2019, en présence de Donald Trump. Cette inauguration symbolise non seulement l’expansion internationale de LVMH, mais aussi les opportunités offertes par le soutien actif des autorités américaines.
Cependant, une délocalisation totale semble peu probable. LVMH est profondément enraciné en France, où le groupe bénéficie d’une image intimement liée au savoir-faire artisanal français, un pilier fondamental de sa stratégie marketing. La production de maroquinerie, les vignobles et les métiers d’art liés aux produits du groupe incarnent le patrimoine français et jouent un rôle central dans l’attrait de la marque sur le plan mondial.
Une délocalisation partielle, en revanche, apparaît comme une option réaliste. LVMH pourrait intensifier ses investissements dans les États offrant les meilleurs incitatifs fiscaux et économiques, tout en maintenant ses activités emblématiques en France pour préserver son ADN culturel et artisanal. Une stratégie hybride permettrait de profiter des avantages des deux environnements économiques. Dans cette logique, des segments comme la logistique ou la production de certaines lignes de produits pourraient être transférés, tandis que les produits les plus prestigieux continueraient d’être fabriqués en France pour préserver leur valeur symbolique.
Cette hypothèse, bien que stratégique et rationnelle, met en lumière un défi plus large pour l’économie française. La nécessité de maintenir un équilibre entre une taxation juste et une attractivité économique suffisante est essentielle pour éviter que des groupes comme LVMH, essentiels à l’économie nationale, ne soient tentés de réduire leur empreinte locale au profit de marchés plus compétitifs comme les États-Unis.
Si cet article vous a plu, vous pouvez découvrir notre article «LVMH Watch Week 2025 : 8 Montres Qui Réinventent l’Horlogerie» pour ne pas manquer l’actualité horlogère.
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