
Dans l’univers fascinant de l’horlogerie, certaines histoires restent méconnues mais elles ont pourtant marqué des tournants décisifs dans cette industrie. C’est le cas des montres oignon, des créations emblématiques du XVIIe siècle, qui symbolisent à la fois l’âge d’or de l’horlogerie française et les prémices de l’hégémonie suisse. Voici l’histoire captivante de ces montres et de leur impact inattendu sur l’histoire de l’horlogerie.
Sous le règne de Louis XIV, la France était au sommet de l’innovation horlogère. Les artisans horlogers parisiens jouissaient d’une réputation inégalée en Europe grâce à leurs créations élégantes et techniques. Parmi ces chefs-d’œuvre, les montres à oignon se distinguaient particulièrement.
Les montres oignon, ainsi nommées en raison de leur forme bombée rappelant un oignon, étaient des objets de luxe prisés par l’aristocratie et la bourgeoisie. Elles se caractérisaient par un boîtier arrondi et épais, souvent en or ou en argent, des décors raffinés en émail parfois incrustés de pierres précieuses et des mécanismes avancés pour l’époque, souvent dotés de sonneries ou de complications.
Porter une montre oignon au XVIIe siècle était bien plus qu’un simple geste pratique. Ces montres étaient un symbole d’élégance et de pouvoir mettant en avant le savoir-faire français dans l’artisanat de luxe.

En 1685, la révocation de l’Édit de Nantes par Louis XIV eut des conséquences dramatiques pour la communauté protestante française, les huguenots. Parmi eux, de nombreux horlogers talentueux furent contraints de fuir le pays pour échapper aux persécutions religieuses.
Des milliers d’artisans horlogers quittèrent la France emportant avec eux leurs connaissances et leur savoir-faire. Ces artisans exilés se réfugièrent dans des pays voisins comme la Suisse, l’Angleterre ou les Pays-Bas. Leur départ fut une perte immense pour la France qui voyait alors son industrie horlogère affaiblie.

Ce qui rend cette histoire particulièrement fascinante est le paradoxe qu’elle incarne. Les montres oignon, symbole du génie horloger français, ont indirectement contribué à l’essor de la Suisse comme leader mondial de l’horlogerie. En perdant ses artisans les plus talentueux, la France a permis à d’autres pays de perfectionner ces innovations et de prendre l’avantage sur le long terme.
Cette rivalité, née d’un exil forcé, a posé les bases de l’horlogerie moderne. Les montres oignon restent aujourd’hui une pièce rare et recherchée mais leur héritage dépasse largement leur simple existence. Elles rappellent que l’histoire de l’horlogerie est indissociable des bouleversements sociaux, politiques et économiques de leur époque. Ces créations incarnent à la fois l’excellence française et la capacité de transformation des savoir-faire lorsqu’ils traversent les frontières.
L’histoire des montres oignon est un témoignage du pouvoir de l’artisanat et de l’innovation dans un contexte de changement. Elle met en lumière les liens étroits entre l’art horloger et les grands événements historiques. Ce récit méconnu illustre comment une perte apparente peut donner naissance à de nouvelles

opportunités. Cette anecdote historique est non seulement une source d’émerveillement pour les passionnés d’horlogerie mais aussi une leçon sur l’importance de la transmission du savoir-faire au-delà des frontières et des époques.
Si cet article vous a intérressé vous pouvez consulter notre article sur «Gérald Genta Gentissima Oursin : une montre inspirée par la nature» pour parfaire votre culture horlogère.
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