Jean-Christophe Babin prend la tête de LVMH Watches

C’est désormais officiel : Jean-Christophe Babin est nommé CEO de la division horlogère de LVMH à compter du 1er avril 2025. Il succède à Frédéric Arnault, récemment désigné CEO de Loro Piana. Cette décision stratégique marque un tournant majeur pour le groupe, qui confie l’avenir de ses marques horlogères à l’un de ses dirigeants les plus aguerris.

Babin, qui dirige Bulgari depuis 2013, conserve ses fonctions à la tête de la maison romaine tout en prenant les rênes de LVMH Watches. Il reportera directement à Stéphane Bianchi. L’homme n’est pas un inconnu du secteur : avant son arrivée chez Bulgari, il a piloté TAG Heuer pendant douze ans, y instaurant une dynamique de croissance et d’innovation dont les effets se font encore sentir aujourd’hui.

Sa nomination intervient dans un contexte d’incertitude post-Frédéric Arnault. LVMH, qui a vu ses ventes horlogères se contracter en 2024, devait envoyer un signal fort aux marchés et aux observateurs. Ce signal, c’est la stabilité, l’expérience et la maîtrise du produit. En confiant les manettes à Babin, le groupe évite le pari d’une promotion interne ou d’un profil externe incertain, et s’appuie sur un homme de terrain qui connaît à la fois les rouages de l’industrie horlogère suisse et les dynamiques du luxe global.

Dans ce nouveau rôle, Babin sera en charge de piloter les stratégies de développement et de montée en gamme des trois piliers horlogers de LVMH : Hublot, TAG Heuer et Zenith. Son profil transversal, à la fois horloger, marketeur et 

stratège, en fait un choix cohérent pour continuer l’élan donné par Frédéric Arnault — tout en y apportant une profondeur plus classique, voire patrimoniale, que certains jugeront plus rassurante à ce stade de la maturité du groupe.

Cette décision soulève néanmoins des questions : comment Babin va-t-il jongler entre ses responsabilités chez Bulgari et celles, désormais élargies, sur l’ensemble du pôle horloger ? Quelles marges de manœuvre réelles aura-t-il dans un organigramme désormais de plus en plus marqué par la montée en puissance des héritiers Arnault ?

Une chose est sûre : le retour d’un grand nom de l’horlogerie à la tête de LVMH Watches acte une nouvelle phase, plus prudente, moins expérimentale. Le groupe joue la carte de l’expertise et de la continuité. Un pari pragmatique, mais potentiellement gagnant.

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